Ron Mueck défie notre réalité à la Fondation Cartier // Ron Mueck defies reality at the Cartier Foundation


La Fondation Cartier nous fait un bien joli cadeau en présentant l'exposition "Ron Mueck" jusqu'au 29 septembre 2013. Que l'on soit amateur ou non de l'hyperréalisme, il est impossible de rester indifférent au génie de l'artiste. Les neuf travaux dévoilés par la Fondation Cartier invitent au sentiment et à l'introspection. Ron Mueck pousse ainsi les limites de l'art aux portes de la psychologie.

Une femme nue, personnage miniature, porte un lourd fagot et regarde le spectateur comme si elle souhaitait lui faire passer un message. La situation n'a rien d'exceptionnel et c'est précisément ce que recherche Ron Mueck dans son oeuvre. Les personnages, tout comme leur environnement, sont tout à fait ordinaires. Une femme dans son lit, deux vieilles dames qui discutent ou encore une mère et son enfant. La scène n'a rien d'extraordinaire, si ce n'est la taille et le réalisme de la sculpture. Géants ou miniatures, les personnages conservent pourtant toute humanité. 


Le regard, la position, l'entrebâillement de la bouche, tout est pensé pour donner vie à ces personnages. Comme s'il s'agissait de véritables êtres humains prisonniers d'une carcasse de résine. Le travail de l'artiste touche la perfection. Peints avec une précision incroyable, les visages sont ridés, les peaux plissées, et le regard animé. Le réalisme est saisissant. Bouleversant même. Comment réagissons nous face à ces autres nous? Mal à l'aise devant cette nudité et le mal-être de certains personnages. Impressionnés par tant de vie dans l'inhumain. L'autoportrait est lui-même frappant. Les cheveux sont grisonnants, la bouche relâchée, les barbe de deux jours. 

Chaque oeuvre est l'objet d'un travail long et minutieux. Une seule oeuvre nécessite de l'inspiration, de l'observation, de la créativité et une maîtrise totale des matériaux. Ron Mueck pose son idée sur le papier puis réalise une petite maquette en cire ou en argile. Vient ensuite la création en argile à taille réelle. Après l'avoir bien façonnée, il crée un moule pour couler de la résine ou une autre matière plus rigide. Puis il commence à peindre, à modeler les détails, à ajouter vêtements et accessoires. Ce processus de fabrication dure plusieurs mois. Mais le résultat est là.


Face à l'enfant gigantesque tout juste sorti du ventre de sa mère, le spectateur est étourdi. Chaque personnage et chaque situation le renvoient à sa propre réalité. Le réalisme est si fort qu'il fait miroir. Inutile de chercher à comprendre les personnages, ils ne sont que fictions. Mais alors pourquoi communiquent-ils? Et que souhaitent-ils nous dire? Les émotions se succèdent au rythme des sculptures. Peur, tristesse, compassion, tendresse...

L'art est subjectif. Cependant, la Fondation Cartier nous offre l'occasion d'être touchés par les oeuvres d'un artiste unique. Quand le réalisme rencontre le sentiment, et l'humilité le génie, alors Ron Mueck échappe à toute subjectivité. 

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The Cartier Foundation gives us a very nice gift with the exhibition "Ron Mueck" until 29 September 2013. Whether you are fan or not of hyperrealism, you can not be indifferent to the genius of the artist. The nine work revealed by the Cartier Foundation invite to feeling and introspection. Ron Mueck pushes the art limits at the gates of psychology.

A naked woman, miniature character, carrying a heavy bundle of sticks and looking at the viewer as if she wanted to give him a message. The situation is not exceptional and that is precisely what Ron Mueck is looking for in his work. The characters, as well as their environment, are quite common. A woman in her bed, two old ladies talking, or a mother with her child. Scenes are nothing special, except size and realism of sculptures. Giant or miniature characters retain a humanity. 


Look, position, half-open mouth, everything is designed to give life to characters. As if they were real humans prisoners of a resin carcass. Work of the artist touches perfection. Painted with incredible precision, faces are wrinkled, skins too, and look is lively! Realism is stunning. Even shocking. How do we react against another "we"? Uncomfortable in front of nudity and discomfort of some characters. Impressed by so much life in an inhuman. The self-portrait is itself striking. Hair graying, mouth relaxed, two-day beard...

Every sculpture takes a long time. One sculpture requires inspiration, observation, creativity and total mastery of materials. Ron Mueck puts his ideas on paper, and then makes a little wax or clay model. Then comes the full size clay creation. After well modeled, he creates a mold for casting resin or other more rigid material. Then he begins painingt, modeling details, adding clothing and accessories. The production process takes several months. But the result is incredible.


Faced with this huge baby fresh out from the womb, the viewer is stunned. Every character and every situation refer to his own reality. Realism is so strong that it becomes a mirror. Useless to try to understand characters, they are only fictions. But why do they communicate? And what do they want to tell us? Emotions succeed one another with sculptures. Fear, sadness, compassion, tenderness ...

Art is subjective. However, the Cartier Foundation gives us the opportunity to be affected by work of a special artist. When realism meets feeling, and humility meets genius, then Ron Mueck defies subjectivity.

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